137. Mendoza

Ma tente est réparée, et bien que je sois très bien tombé a Córdoba, il est temps de partir

Au revoir a Luciano et Sol, et merci pour le super accueil

Après une bonne galère pour sortir de la ville, et une déviation pour travaux qui voulait m'emmener dans les quartiers craignos avant qu'un conducteur ne s'arrête pour me dissuader d'aller plus en avant, me voilà enfin dans la Sierra de Córdoba. J'attends ça depuis un moment. Ça monte

Ça monte toujours

Route trop large autour d'un lac artificiel très touristique

Pour éviter les routes trop larges comme la précédente, je prends un chemin moins usité. Mais ça veut dire fin du goudron.

Bon, un petit camping avant d'attaquer la piste, parce que ça va monter et à partir de là il n'y a plus vraiment d'endroits pour s'arrêter... Je profite d'une bonne douche, la dernière avant un moment

Le deuxième jour, j'attaque les choses sérieuses, direction le massif de Los Gigantes



Los Gigantes. Les herbes trahissent le vent de face. Relou

Petits cactus en fleur de partout, peut-être à cause des récents orages

Le sommet

La descente le long d'une rivière. Dommage, le super resort touristique n'est pas encore prêt. Je continue

Je me trouve quand même un coin sympa pour monter la tente, sauf qu'il va pleuvoir pendant la nuit, mais ça va, pas de dégâts.

Le lendemain matin, la descente contiue. Au loin, la Sierra de Pocho, un complexe volcanique

La descente finie, je remonte doucement près des volcans

Toujours sur piste de graviers, bien sûr

Ça aurait fait un chouette spot camping mais il est midi

Avec une famille qui m'a donné de l'eau.

Ça monte un peu plus sérieusement mais le temps se gâte. J'approche du sommet et..

...paf, panorama!

Je suis au bord d'une faille géologique. La descente est vertigineuse et passe par une série de tunnels. Ce morceau de route porte le nom indigène très ancien et mystérieux de Los Tuneles. Signification inconnue.

La fin de la descente, plusieurs centaines de mètres plus bas, et changement de biotope. J'entre dans une pampa très sèche.

Les nuages sont restés dans la Sierra de Pocho. Une femme, dans la seule maison au bord de la route et qui me donne de l'eau, m'explique qu'il pleut très peu ici. En fait c'est carrément le désert

groaaar

Bousier-sprinter qui court sur quatre pattes. La protuberance sur la tete sert a planter une belle boule de bouse pour courir tres vite avec les pattes libres. Impressionnant.

Spot camping spécial épines a 3m de la route. Pas vu un seul véhicule, je devrais être tranquille

Le lendemain matin, un copain sous la tente. Je le chasse avec un bâton. Bonne idée, car le bâton se prendra plusieurs coups d'aiguillon.

En parlant d'épines, ben il y en a une dans mon pneu avant.

Pendant que je répare, un autre copain passe entre mes jambes, sympa aussi.

Le revêtement sans bitume, écolo mais alors pas sympa du tout

Après une loooongue matinée de sable et de boue sous un soleil de plomb, enfin du bon vieux goudron bien sale

Le seul bled de la route, Chepes. Il est 15h30, c'est la siesta. Pour les courses, c'est mort. Je recharge en eau, le minimum, et je continue

La saline de Mascasin. Ça vaut pas Uyuni, je dois dire.

Un peu d'effraction dans le terrain d'un éleveur pour m'éloigner de la route, un peu plus fréquentée, notamment par de gros camions bruyants

Depuis que je suis descendu de la Sierra de Pocho, je me fais emm..der par des centaines de mouches de toutes sortes, dont certaines qui piquent, et tout autant de moustiques aux moeurs un peu plus nocturnes. Pour la première fois depuis longtemps, je suis obligé de manger sous la tente pour pouvoir être tranquille. Comme je n'ai pas pu faire les courses, je survis sur ma solution de repli, polenta nature.

J'ai trouvé un endroit plat, mais malheur, je me tape un orage de grêle puis de pluie battante et en pleine nuit je me trouve dans ma tente, sur 5 cm d'eau. Je reçois même la visite d'une grenouille. Y'a des fois on comprend pas. Le matin, tout est sec, sauf ma tente et son contenu.

Pour arranger les choses, je me prends un vent de face du tonnerre. J'avance en forçant a 8 km/h. Pour bien prendre conscience de la galère, je vais dans l'autre sens quelques secondes : 12 km/h sans pédaler. Si je rencontre un cycliste dans l'autre sens, ce serait vraiment une ironie violente

C'est de plus en plus sec et ça se voit

Ça se voit souvent

Un petit bout de Sierra, le vent c'est plus rigolo quand ça monte

Redescente. Pas de record de vitesse, avec le vent, il faut pédaler

Heureusement que j'ai prévu beaucoup d'eau

Alors que je rame contre le vent, un cycliste arrive en face. Sans déconner. Bon, il est allemand, il est sympa, mais il est un peu pressé. A la vitesse ou il va, les pauses cassent sa moyenne. Moi j'en suis a 30km en 3 heures, je suis pas a ça près.

Encore

et toujours...

Peu d'habitants dans la région. Et pas très bien lottis.

Enfin, ce n'était pas mon but mais c'est sur le chemin et c'est rigolo, le sanctuaire de la Difunta Correa, la pauvre femme qui est morte de soif au bord d'une route, son bébé toujours vivant tétant son sein lorsqu'on l'a découverte. Le culte est national, mais là c'est le corrazón de l'action, LE lieu de pelerinage.

La Difunta Correa peut tout faire. Tout. C'est pas des conneries. Alors tout le monde vient la remercier pour ses largesses.

Ceux a qui elle a offert une maison

Ceux a qui elle a offert une voiture ou un camion.
Il y a aussi ceux qui se sont cassé une jambe, qui lui offrent le plâtre en souvenir, ceux qui ont gagné une course, qui ramènent la coupe, ceux qui se sont mariés, qui offrent la robe, etc.  Il y a une chapelle par thème, chacune construite aux frais d'un pélerin très généreux.

Et pour les pélerins, une piste cyclable, et des arrêts barbecue a l'ombre. C'est la seule route bike-friendly d'Argentine, il faut savourer.

Une piste cyclable pour moi tout seul, car en cette saison les pélerins ne sont pas encore murs.

C'est un peu près de la route, mais c'est quand même le confort pour camper

1er décembre 2011, un mois qui commence bien : crevaison 1. Diffunta Correa se venge de ma non-allegance a son culte.

Ah ben c'était pas une épine. Chambre a air foutue, elle a tenu 30 heures. Bon matos.

J'ai perdu une tong en descendant de la Sierra Pocho. Je dépose la deuxième en offrande à Gauchito Gil, un autre faiseur de miracles du coin. Allez, sois bon!

Toujours de plus en plus sec

A l'entrée de la province de Mendoza, les premières vignes. Irriguées bien sûr.
Mondoza produit la majeure partie des vins argentins, des meilleurs aux pires.
Les grands crus classés réservés a l'exportation voyagent en camion-citerne sous le soleil brulant du desert, ce qui leur donne ce petit gout si particulier inimitable par les chateaux francais. Mais, comme on me l'a dit une fois ou deux en Argentine, un peu avec pitié : "ah oui, en France aussi vous avez quelques bons vins". Oui oui.

Aqui tambien, la nación crece

Crevaison 2

C'est la même marque que l'autre. Durée : 2h30

Je répare la chambre à air qui avait une épine l'autre jour. Je repars. 6 minutes plus tard, re-plat. Numéro 3. La vicieuse épine avait en fait fait 3 trous. Normal. Je répare, je remonte, je gonfle, pfffffffffffffffffff. Numéro 4, c'est la valve qui a pété. C'est ma dernière chambre à air. Je procède à la réparation interdite de la valve et je repars.

Numéro 5, dernière station service avant 80km de désert sous un soleil toujours de plomb. Je répare a nouveau, je sers les dents et je continue.

10 km, je regonfle, je repars. Encore 10km et c'est le plat total. Numéro 6. Je répare, ça repète. J'ai usé toutes mes rustines.

Une chambre à air pour 2 roues. Mauvais calcul. Je me mets en mode auto-stop sous le dernier arbre de la route avant le 100% désert qui me sépare de Mendoza, 80km plus loin.

30 minutes et José Luis s'arrête pour m'emmener. Il se trouve qu'il travaille dans la protection des cultures et vit avec Marion, une agronome française. Je suis accueilli chez eux pour la nuit, et comme on est à Mendoza, la capitale argentine du vin, je découvre au dîner un cépage français dont j'ai déjà oublié le nom. Mais pas mauvais, le bougre.

Le lendemain, ils me déposent en ville. Un grand merci pour tout.

Je ne decouvrirai pas Mendoza sous le regard du touriste standard. Pour moi, la mission est de trouver au plus vite des chambres a air, et pas de la camelotte. Je marche beaucoup, d'une bicicleteria a l'autre, cumulant les echecs. Je finis quand meme par trouver une chambre a air presque a la bonne taille, qui me permet de reparer ma roue et me deplacer en ville a velo, c'est deja plus efficace. "gaby a p.lp.bep. na prgy. ak.jw dgmmmw lao ogpv

Humm mon ordinateur est devenu fou, je change de poste. Je disais donc que je fais le tour de la ville un peu plus vite grace a la chambre a air de fortune, mais ca ne porte pas vraiment ses fruits. Rouler en Amérique du Sud avec mon format de vélo est compliqué, meme pas moyen de commander a Buenos Aires.
Heureusement, Hanna, que j'avais rencontrée en Colombie puis au Pérou, arrive a Mendoza apres 2 semaines a la conquete de l'Aconcagua, le plus haut sommet des Amériques. Heureuses retrouvailles et dépannage inespéré d'une chambre a air pour continuer.

Entre d'autres, recherches parfois compliquées de petit matériel pour les réparations diverses, le nettoyage de tout mon équipage, les travaux de couture, le blog, beaucoup de dégustation de vin sans recracher, les jours passent a Mendoza...

Je mettrais bien des photos de la ville, mais comme la chance continue de me sourire, mon lecteur de carte mémoires (premier prix, mais bon quand meme) me lache et me détruit toutes les photos de mon séjour dans cette ville. Bon, au final je n'ai pas été particulierement séduit par les lieux, donc je ne pleure pas trop fort...

Juste avant Hanna est arrivée Stina, une amie également venue de Suede pour la suivre 2 mois dans les Andes.
Nous quittons donc la ville tous les trois, avec pour premier projet un petit parcours oenologique, direction le Sud. Nous attendent encore de nombreux kilometres de désert avant d'atteindre les vues sur des sommets enneigés, mais on va s'y faire.

Prochaine étape, donc, du soleil, du sable, du vin, du vélo et, j'espere, des photos.





1 commentaires:

Anonymous said...

Très belle ballade pour un cours anatomique et atelier maquettes.
Jolie la petite piscine naturelle.

M et M