142. Carretera Austral

Je quitte une nouvelle fois l'Argentine pour entrer pour la deuxieme fois au Chili

Premiere impression positive : la frontiere est marquée par le passage de route pourrie a goudron. Bien joué les Chiliens!

Bon, par contre, comme d'hab, il faut tout vider pour faire plaisir aux douaniers. Ca, ca prend du temps et c'est pas le truc le plus sympa a faire de bon matin.

Attention au météorites...

Les maisons sont bien plus sympa qu'en Argentine. Par contre sous l'apparence chalet, tout est en carton-pate, je n'ose pas imaginer comme ils doivent se les caillers en hiver!

Apres 11 km, le goudron c'est fini, dommage.

Super lac a midi, mais aucun acces public pour la pause pique-nique. De plus, le distributeur de billets de Futaleufu, la ville-frontiere, n'a pas voulu de ma carte bleue. Donc je n'ai que les quelques billets que je me traine depuis Arica, il y a deja 6 mois. Pas de quoi faire des folies niveau bouffe. Mieux vaut avancer vers la civilisation.



Les taons sont omnipresents depuis quelques temps, mais coté chilien ils sont encore plus gros et plus nombreux

Le Rio Futaleufu est un des spots de rafting les plus prisés au monde. Pas facile de s'y rafraichir


La route est de qualité de plus en plus discutable...

...et les taons ne me lachent plus (recolte de quelques minutes)




Cette route comporte des pentes vertigineuses, qui frisent les 20%

...et les glissements de terrain qui vont avec

J'arrive tard, apres plus de 100km de route dans la journée, a un bled qui fait la jonction avec la Carretera Austral et qui n'est franchement pas tres accueillant dans la lumiere declinante du soir...

Comme tous les magasins sont deja fermés, pas possible d'acheter a manger, je me contente de ce que j'ai et je continue un peu plus loin dans l'espoir de trouver un coin camping tranquille avant la nuit.

A 22h30, je trouve une digue toute neuve au bord d'une large riviere, avec des sommets enneigés en toile de fond et moustiques pour compagnie. Parfait, quoi.


Mon porte-bagages avant a souffert des chocs sur les cailloux. Il menace d'abandonner. Un peu de reparations de fortune et je repars.

Un grand theme récurrent sur la Carretera, les barrages hydroélectriques dont pas grand monde ne veut a part les magnats étrangers qui possèdent les rivières chiliennes (oui, qui les possèdent). A la bombe : "Pas de barrages, dehors Hydroaysen"

Un petit village ou je ne trouve toujours pas de distributeur de billets, et encore moins a manger. On continue


Rencontre avec d'autres cyclos, anglais et italienne.



Les Gunnera, plantes a grosses feuilles qui font penser a la rhubarbe, sont un signe imbattable : dans la région, il pleut beaucoup.

Camping officiel mais pas donné. Par contre, eau chaude pour se doucher, ca c'est le luxe.


Arrivée a Puyuhuapi, on est loin du Pacifique mais on est bien sur la côte, c'est un fjord.

Un couple de marcheurs hollandais qui font une traversée du Chili du Nord au Sud.




Ken, un Japonais qui fait Alaska-Ushuaia aussi, depuis plus de 3 ans et qui va vers le Nord car il a pris un avion pour Ushuaia en cours de route, question de saison...

Un couple de Québecois qui font Ushuaia-Alaska. Eh ben courage! Il reste un bout.

Un peu d'élevage de poissons. Il y en a beaucoup dans les fjords et ils sont tres controversés. En gros ils pourrissent tout mais l'argent est roi.




Nouvelle tentative de pêche le soir.
J'attrape une branche...

...et un poisson tellement énorme qu'il casse ma canne premier prix.
Enfin, un tronc d'arbre ou un rocher, en fait...



J'entre dans le Parc National Queulat (a nouveau), avec de la pluie prévue.

Dans la matinée, ca se confirme. Ca mouille et ca caille.

Je fais une entorse a mes habitudes de campeurs : apres plusieurs heures sous la pluie et ayant cassé mon câble de dérailleur avant, ce qui signifie que je suis coincé sur le petit plateau, fatigué, trempé, gelé, je m'offre un plat du jour dans un petit resto dans un micro-bled. Bof. Mais au moins je suis au sec pendant un moment. Pour l'argent, je me suis arrangé avec un hotel pour faire un paiement fictif par carte bleue et récupérer la somme en liquide, moyennant pourcentage.

Les piaules ne sont pas données, le village ne me passionne pas, je reprends donc la route sous la pluie en me disant que je n'ai rien à perdre. Et je tombe par chance sur un camping abrité. Pas trop cher. Ouf.


Une espèce de bambou locale, le Chusquea, fleurit a intervalles irréguliers (jusqu'a plus de 60 ans), et meurt après avoir produit une belle quantité de graines. La conséquence principale est la ratada, la prolifération des rongeurs, dont certains portent le virus Hanta, une chouette maladie qu'il ne vaut mieux pas chopper. Ne pas laisser trainer la bouffe, donc...

Réparation à l'arrache du porte-bagages

Deux rayons de pétés, un sur chaque roue, pour simplifier...

La gaine de dérailleur endommagée qui a bouffé le câble.

La Carretera Austral, après seulement quelques jours, a déjà bien fait ses marques. Le vélo sent que la fin approche!
Heureusement, apres 2 jours de pluie a mouliner comme un damné avec seulement le dérailleur arrière en état de marche, j'arrive chez Jorge, un mec sympathique qui héberge les cyclistes. J'y reste une journée pendant que le déluge continue dehors, et j'en profite pour faire les réparations nécessaires.
Je partage les lieux avec Fernando, un Colombien un peu foufou qui est parti de chez lui pour atteindre Ushuaia aussi.

Jorge a pris pour habitude de guetter les cyclotouristes (nombreux sur la Carretera) sur la route, lorsqu'il circule en voiture, et de les inviter chez lui a Villa Mañihuales. On le surnomme el Cazador de Ciclistas. C'est du sérieux!

Rencontre franco-francaise fortuite avec Francois, Francis et Philippe.
Le premier va vers le Nord, les deux autres roulent ensemble vers Ushuaia depuis le Pérou.

On continue donc ensemble, et on rencontre encore des cyclos, ca n'en finit pas!




Arrivée a Coyhaique, une vraie ville avec vrai magasin pour les vivres et distributeur de billets pour pouvoir y accéder!

Un petit camping sympa et pas cher a l'entrée

Les nouveaux quartiers a la sortie de la ville, toujours charmants en Amérique du Sud.

Les traditions sudaméricaines sont tenaces.

Un vent de dos incroyable sur certaines partie de la route...


Des pointes a 75 km/h en descente (avec le vent) avec Francis. Philippe est resté en arrière pour raisons de santé. Ils nous retrouvera plus tard.



Encore un camping officiel dans un parc régional. Douche chauffée au bois, svp!



Les cyclistes se ramassent a la pelle



Après de belles montées, une belle descente vers Villa Cerro Castillo

Cerro Castillo, la montagne-château avec ses nombreuses tours.

Et on tombe sur Romain, le grand vagabond francais avec qui j'ai partagé la route plusieurs mois en Amérique Centrale!


Il s'est trouvé deux compagnons de vagabondage : Luke de Seattle et Mauricio lew Brésilien. On forme donc maintenant un petit groupe de 5 sur une des plus belles parties de la Carretera.




On trouve l'eau ou on peut, de préférence dans une belle cascade...

Camping discret dans une propriété privée. Accès difficile mais on est tranquilles et on n'avait pas trop d'autre choix.


Un vrai squat de cyclistes dans les règles de l'art.
Mais attention aux veillées tardives car il reste de la route a faire!!
A suivre dans la Carretera Austral 2ème partie




2 commentaires:

Anonymous said...

A force de papoter avec les copains de route tu vas arriver en retard...héhé
Bon vent de dos.

M et M

Anonymous said...

Piouf le vélo ramasse sur cette partie... et je vois que tu es toujours fin pecheur hehe.
Quand aux paysages...
bon vent!
matt