118. Tupiza

Le séjour a Uyuni consiste à avoir froid, nettoyer et réparer les vélos, faire la lessive (après midi car sinon le robinet gelé ne coule pas), tout en essayant de ne pas se pourrir les mains déjà bien amochées (raté), et éventuellement se reposer (sceptiques sur ce point).

Nettoyer les vélos après le Salar de Uyuni, pour quoi faire?

Petite visite au marché où les lamas arrivent toujours nombreux sinon heureux

Rencontre fortuite avec Meredith, avec qui Bat a roulé en groupe en Basse-Californie au Mexique (voir Baja Norte), et qui fait un petit tour de l'Amérique du Sud en moto puis en bus en attendant la fin de l'hiver austral pour reprendre son voyage a la voile avec son oncle du Canada a la Terre de Feu. Qui arrivera en premier a Ushuaia? La course continue...

Comme on ne peut pas dire qu'on croule sous les distractions, trouver de l'essence pour le réchaud devient l'occasion de visiter le Nord de la ville, que l'on ne connait pas encore. Oooooh!

Va falloir remonter tout ca, le Sud Lipez nous attend!

Après 5 jours de plage

Après 5 jours de repos

Après 5 jours,

nous sommes prêts à repartir, mais le temps, lui, ne l'est pas. Il neige, c'est pas top pour faire du vélo sur une piste sableuse.

Notre séjour à Uyuni nous plait de plus en plus

Allez, après une journée d'attente de trop. nous décidons de tenter notre chance. On sait que la route du Sud Lipez est coupée, mais le temps d'y arriver ca aura peut-être fondu, et puis on a une route de secours par le Chili si vraiment ca foire.

Le ciel bleu disparait et le brouillard s'installe. Des doutes? Le froid est toujours là

Au moins ca montre la réalité des températures qu'on se paie depuis 3 semaines!

Ca ne s'arrange pas dans l'aprèm

Ca colle comme au Pérou! Quel bonheur!

Et nos vélos qui étaient tout propres il y a quelques heures à peine...

Ah ouais, on vous a pas dit que cette route, c'est celle qu'on a fait en camion-benne dans l'autre sens il y a 5 jours! Super pour le moral.

Ca sent le gâchis, mais c'est pour aller voir le Sud Lipez, une des régions les plus étranges du monde...

Pause au seul bled. Pas grand monde

Heureusement, un peu avant qu'il ne fasse vraiment noir et froid...

...une famille sympa, nous ouvre une piece de sa maison. Mais ils n'oseront pas passer un moment avec nous!

Le lendemain matin, il fait très chaud

...et grand soleil, ouaiiiis!

C'est parti pour le deuxième jour en direction du Sud Lipez!!

Ah? presque du soleil!

Ca se découvre enfin

On suit la fée électricité jusqu'au village de San Cristobal, croisant de nombreux 4x4 de touristes sur la route, dans l'autre sens, un bon signe que les routes du Sud Lipez doivent être ouvertes!

On arrive a San Cristobal, où deux 4x4 accidentés témoignent de la dure réalité : la route est officiellement fermée. Certains tentent, mais la couche de neige a raison de leurs élans et tous rebroussent chemin. On a du mal à y croire depuis San Cristobal, mais a quelques dizaines de km d'ici, les flocons continuent de tomber fort...

La deuxième info, c'est que non seulement la route du Sud Lipez n'a pas rouvert, mais il a tellement neigé (record historique!) que notre route de secours en direction du Chili a éte fermée dans la foulée. Ca sent le piège à cons et c'est nous qu'on est en plein dedans.

Pas envie de se retaper la route une 3ème fois, on fait du stop. Le problème, c'est que la moitié du village semble avoir la même idée et qu'aucun véhicule ne va à Uyuni avec des places disponibles.

Après une longue attente, un bus providentiel débarque de nulle part, vide, et aspire la foule d'auto-stoppeurs. Comme tout le monde voyage léger (sauf nous bien sûr), il y a de la place pour les vélos dans la soute. De là à dire qu'on a de la chance, hein... bon.

Troisième passage a Uyuni et on découvre au marché un plat qu'on avait loupé jusque alors : les patates fourrées à l'oeuf avec de la sauce épicée et de la salade. On avait failli quitter le pays sans connaître ca. Heureusement qu'il y a eu la neige!

Pour parfaire le retour dans notre ville préférée, Bat a choisi d'attraper un microbe pas sympa caché dans le poulet mangé au marché de San Cristobal alors qu'on était occupés à mesurer notre chance du jour. Résultat : un jour de pause de plus à Uyuni pour récupérer.

Enfin on arrive quand même à repartir une fois la tuyauterie d'aplomb ou presque. La neige a fondu autour d'Uyuni et le vent sec (et froid, on l'a dit?) du désert a vite fait de faire évaporer tout ca.

Plutôt que le Sud Lipez, définitivement abandonné bien que planifié, étudié, disséqué depuis des semaines (c'est un peu l'étape inloupable des cyclistes en Bolivie mais il faut se résigner à mettre une croix dessus), on se dirige maintenant vers Tupiza, une route plus directe vers l'Argentine. Une route connue pour être une piste pourrie mais plutôt jolie.

Au loin, comme du brouillard marron. Bon, on connait, c'est une tempête de sable. C'est pas comme si ca se produisait tous les jours, mais on commence à savoir qu'on est vernis alors on est un peu blasés par les bonnes nouvelles!

Du sable dans les yeux, la bouche, le nez, le cou, les poches, le fromage, le pain, les chaussures, les freins, la vaisselle... on a plus vite fait de chercher où il n'y en a pas. En tout cas on ne regrette pas l'achat des masques de ski par Matt avant de partir de France. Ils sont très utiles, bien qu'insuffisants!

Ah-ah! Supériorité du vélo sur le pétrole prouvée une fois de plus! Une dune recouvre la route, un camion-citerne est bloqué, mais nous on fait le tour et on continue! Quoiqu'on se demande quand même ce qu'on fiche là! Sinon, le paysage... bof.

Ca se calme enfin un peu, mais il reste le sable sur la route pour ne pas aller trop vite. Faudrait pas louper le paysage!

Alors, le Sud Lipez, c'est comment?

Du bonheur.. que du bonheur...

MAIS on n'est pas les seuls blaireaux dans l'affaire. 4x4 comme camions et motos galèrent sérieusement. Qui a besoin du Dakar à la télé? Nous on voit tout depuis les coulisses et c'est gratos!

Enfin autre chose que le plat sableux : une descente dans un genre de début de cañon. Enfin le paysage sympa promis!

Forêt de sacs plastiques qui chuchottent avec le vent : la poésie d'une ville qui s'approche doucement

Une vraie descente, ouais!!

Atocha. Pas grand chose à dire, mais on y trouve un lit froid pas trop cher pour la nuit. Marre du vent, du sable, etc.

Le lendemain : montagnes russes!

Un petit goût de far west

Et des montées à n'en plus finir

On sort enfin des montagnes pour un peu de plat. Une fois n'est pas coûtume, on campe en rase-campagne, sans aucune protection du vent. On regrettera, pour le froid...

...et les épines

 

Il faut dire qu'on est arrivés de nuit et qu'on ne sentait pas aussi cernés, dans le noir.

On s'engage le lendemain matin dans un endroit pas indiqué particulièrement par la carte mais qui le mériterait : le Cañon de Salo.

C'est chouette mais ca bouffe les freins, et Bat a un besoin urgent de nouveaux disques, qu'il aurait aimé trouver à La Paz mais pas de chance... On bricole et on continue en serrant les dents.

Descente finale (ou presque) vers Tupiza, au loin.

Allez, on serre les dents une dernière fois et on fonce!

Tupiza, petite pause...

C'est plutôt sympa, comme ville, mais pas de quoi écrire un bouquin

Allez, on mange au marché (ca nous réussit, en ce moment), et on quitte la ville. Pas la peine de s'attarder, l'Argentine nous attend. Direction Salta!