100.Huancavelica

Le perroquet nous l'avait soufflé...Nous voila prêts à repartir de Huancayo. 
Oui, mais il pleut des cordes et les montagnes en direction de la petite ville de Huancavelica sont noyées dans une masse de nuages noirs. On remet ca a demain?

Sûr!
Un dernier ponche avec Florence et Margot, deux Francaises rencontrées dans notre hostel, et il ne reste qu'a espérer que demain il fera beau...

Bon, c'est pas top niveau temps, mais le moral est là. En même temps, il faut, car on sait ce qui nous attend sur la route : la pluie, encore.

Près d'une heure de galère et plus de 10 km pour sortir de la ville. L'unique panneau indiquant Huancavelica est malheureusement mal orienté, d'où des détours inopportuns.


A la sortie de la ville, la pluie nous tombe dessus. C'est donc un bon début de journée sans photos, jusqu'au premier col de cette boucle spéciale (vous saurez plus bas pourquoi). Arrivés au sommet, la pluie nous lache un peu, mais laisse place à ce qu'elle sait bien causer ici : les glissements de terrains. 
Pas très rassurant, surtout que les conducteurs, fidèles à eux-meme, roulent comme si de rien n'était, malgré le danger.

 - Monter pour mieux redescendre ensuite - notre pain quotidien.

Ca ne s'améliore pas niveau qualité de route. Nous n'avons pas compté les éboulements, mais on doit facilement dépasser les 80 passages critiques.

Arrivée a Izcuchaca, notre étape du jour, avant de monter vers Huancavelica. Bled sympa où passe une ligne de chemin de fer actuellement impraticable (la faute aux éboulements), des gens accueillants, un pont ancien et... pas grand chose.

Ca ne passait pas par l'escalier. (compter à peu près 20kg pour le vélo a vide). Heureusement ; on n'est qu'au premier étage!

La route se veut toujours très rassurante. - attention le gravillon Bat -

Ca monte, ca monte et la visibilité n'améliore pas les choses

un bout de toit pour pique-niquer a l'abri de la pluie - en tenue de pluie - , c'est un luxe.

Enfin le col du jour, peut-être moins de pluie derrière?

Rencontre au sommet.

Ouf! la pluie s'arrête, et on a même droit au premier village où les maisons sont peintes d'autres choses que de messages de campagne présidentielle (élections le 10 avril, à suivre...)

Après une pause repas au point le plus bas, nous attaquons le deuxième col de la journée. Des gamins peinent a nous rattraper et se vengent sur Matt en le faisant parler. Comme si c'était pas assez difficile comme ca!

Derrière le deuxième col (deux fois 800m de montée aujourd'hui), surprise! Il fait beau!

Enfin il ne faut pas parler trop vite, nous jouerons a cache-cache avec la pluie le reste de la journée


Amorce de la dernière descente sous alternance de pluie et de soleil

Avec ses petits avantages (chers payés)

Arrivés a Huancavelica sous une grosse pluie et très fatigués, nous n'aurons pas l'occasion de prendre des photos de cette ville plutôt agréable (s'il faisait beau), sauf le matin en la quittant.

La route est plus facile qu'hier

Et ce n'est pas comme si on montait a nouveau ce qu'on a monté et redescendu trois fois les deux derniers jours!

 Spot pique-nique sous un vent glacial a midi. La pluie va et vient et nous laisse du répit juste a temps pour manger sans trop se mouiller. Nous sommes a un carrefour au milieu de nulle part, il n'apparait pas sur la carte. 
Quelle route prendre?
Ouf, un local. Sa réponse est aussi précise, que vague et habituelle.
Plouf plouf donc, on prend la route qui nous semble la plus grosse.

 Ca se corse encore

Mais les montagnes enneigées au loin nous indiquent que nous avancons vers le but de cette route un peu spéciale...

Petite photo entre deux rincées bien fraiches, nous sommes sur une sorte de plateau d'altitude.
900m au dessus de notre point de départ du matin...

La journée finira a nouveau sous une pluie venant de nuages si épais qu'on croirait déjà la nuit venue

Pacopampa. Estimation de la population par nos soins : environ 10 habitants/300 Alpagas. Pourcentage de maisons qui tiennent debout : peut-être 40%. Altitude : environ 4500m. Climat : pourri à tendance déprimante.
Nous tombons sur un papy sympathique qui nous ouvre une ancienne classe d'école pour camper au sec. Nous sommes trempés et gelés et nous nous changeons devant ledit papy et 2 gamins qui ne déscotchent pas.
Longues conversation avec eux. Il en faut encore de l'énergie!
 La pluie a tôt fait de se transformer en neige.

Au fur et a mesure de la préparation du dîner, le paysage blanchit et nos extrêmités s'anesthésient.
Vivement la chaleur froide humidité du lit douillet des duvets sur un plancher...

Le campement grand luxe au matin

et ses aménités.

Au depart, il ne pleut pas mais on ne saurait se réjouir


Les hauts sommets sont bientôt à nous

La qualité de la route atteint son comble

On galère...

...on galère encore... la coca aide, mais ne fait pas tout!

Les vélos rechignent de plus en plus, mais c'est que nous approchons (difficilement) du but!

Et le but, le voilà : 5059m, le plus haut col des Andes. 
Et toc!

 On ne traîne pas trop. 5 minutes là haut : brouillard et grêle nous tombent dessus.

Et puis ce n'est pas beaucoup plus facile de redescendre que de monter.

D'autant que nous ne sommes pas seuls sur la route, aussi incroyable que ca paraisse! Et ca passe juste!

Vivement la lessive a Ayacucho!

Nouveau problème : les freins qui lachent. Trop de boue!

C'est joli mais il ne faut pas trainer. Il pleut, il fait froid et nous sommes haut...

Impossible de freiner quand c'est trop pentu pour Bat, ca finit à pied.

Mais la lenteur du marcheur pousse à agir. C'est long, c'est fatigant, mais remplacer les plaquettes de freins change un peu la donne.

Après une pause-repas pas mémorable du tout, redépart le long de beaux lacs d'altitude avec une sacrée pluie pour escorte.

 Descente avec un espoir d'éclaircie au bout, mais la pluie nous rattrape, se mêle de grêle qui fait mal avec le vent de côté, et nous finissons la journée avec la tête dans les épaules pour ne pas trop nous mouiller/faire fouetter le visage par la grêle. Les photos, c'est fini pour aujourd'hui! Ca mouille trop, et avec les gants c'est pas facile, déjà que l'on ne sent plus trop nos doigts...

Nous sommes bien redescendus, mais nous sommes encore haut, et même a l'intérieur d'une chambre d'hostal un peu pourrie, la laine est notre meilleure amie. Dehors, bien sûr, il pleut.

Ouf le lendemain un grand soleil nous encourage.... heureusement, nous avons 1000m de dénivelé a grimper sur la journée...

Formation rocheuse bizarre avec un dêpôt tout aussi étrange... aux pays des mines vous avez dit?

Un petit bled au milieu de nul part, nous ne prendrons pas cette route qui conduit au milieu des montagnes - d'oú nous venons -


Vent de face en montée - même les Lamas nous indiquent le sens...

Beau changement de paysage, désert d'altitude!

Encore quelques épingles...

... Et nous touchons le but de la journée... un col à plus de 4700m

Pause repas dans un resto typique 

Champs de patates. Plantation parsemées et sur des pentes incroyables : pour le plaisir des yeux!

Une redescente tout en vert, tranquille...



... dans une vallée magnifique - l'une des plus belles du voyage -

Et nous arrivons à notre pause du soir : quelques maison au bord de la route, au pied d'un autre col... ca sera pour demain!

Récompense du jour! Sympa notre hostel, non?

On fait avec les moyens du jour... notre dernière douche est déjà un vague souvenir...


Le lendemain, un moral d'acier pour attaquer le col sous notre amie de ces derniers jours - la pluie -

Qui sera franchi en milieu de journée, on en profite pour une pause banane (faciles à trouver et bonnes ici)

Enfin. le but de cette boucle a portée de nos roues... la ville d'Ayacucho se livre devant nous, encaissée dans sa vallée...

"Plus d'argent dans tes poches"
Les slogans politiques aberrants annoncent la couleur...Ayacucho elle censée être un berceau indigène du Pérou et un lieu de "contestation politique"... un endroit idéal pour quelques jours de pause, réparer les vélos et recharger les batteries avant d'attaquer la terrible route de Cusco...

4 commentaires:

ponpon said...

courage les gars vous êtes à un jet de pierre de Cuzco!!!
Bon je sais que vous êtes bien arrivé, mais ne tentez pas de faire parler de vous dans la presse locale à la rubrique chronique judiciaire!
en essayant de jeter La pierre à douze angles .....ça se fait pas gringos!

Anonymous said...

Et bien cela fait du bien de vous voir redescendre dans des vallées plus accueillantes. On stresse un peu de vous voir ainsi peiner dans la gadoue. Et cette chose au milieu de la route c'est une pelleteuse qui est chargée de déblayer les éboulements? Un peu petite comme format? Mais elle a l'air d'avoir une bonne stabilité! Bon bravo encore pour ce sommet si attendu et désiré. Un bel effort sportif et moral. Les visages semblent un peu tendus de fatigue dans les palaces de luxe que vous avez adoptés mais on sent malgré tout le plaisir que vous prenez à nous faire peur!!! Non... nous sommes très heureuses de vous voir franchir autant d'aventures et nous en sommes fières. Que l'aventure continue pour vous deux avec plein de rencontres SYMPA. Que le soleil revienne pour vous accompagner et vous soulager un peu dans l'effort. Bonne route à tous les deux et prenez soin de vous.
M et M

LEBAS said...

En fait plus c'est dur davantage on a droit aux photos et aux longs posts.
Faut-il vous souhaiter d'en suer ( non mouiller) encore plus ?
5059m. Respect. Infini respect.

Anonymous said...

Joli le col a + de 5000, et joli aussi les photos, quand la lumiere est bonne!
Moi je suis a Huamachuco et il fait maintenant de plus en plus beau, ce qui change tout pour apprecier les paysages del Peru.
Sinon, je sais pas pour vous, mais pour moi j'occasionne pas mal d'attroupement dans ces petits bleds, mais bon c ca la vie d'un geant au pays des gnomes!
Bonne route a tous les 2, suerte.

Gringo romain