123. Chaco Paraguayo

A peine la frontiere paraguayenne passée, une premiere surprise de bienvenue...


... une crevaison pour Matt!


Un petit passage par le poste de controle militaire, trois mecs dont un seul en uniforme assis a l'ombre d'une petite cabane en buvant du maté. Nos passeports entrent deux minutes dans la cabane, ressortent, et on peut continuer. Le controle d'immigration proprement dit se fera a la premiere ville sur la route, a plus de 200km. Heureusement, pour notre ravitaillement, avant, il y a un village, a un peu plus de 100km, en ligne droite. Pour l'instant on fait juste quelques km de plus et on se pose dans une petite aire de repos amenagee a la memoire d'une grande (?) bataille de la guerre du Chaco.


Dans une micro-boutique sur le bord de la route, on a le choix entre du whisky frelaté, du pain sec et des oranges. On prendra pain sec et oranges, que l'on partage avec la faune locale.


On reprend la route sous un soleil de plomb, avec beaucoup d'eau en reserve. La route est plate mais le vent joue contre nous, il faut forcer pour maintenir une vitesse honorable et esperer atteindre le premier bled du parcours.
De temps a autre, un chouette palo borracho egaie le paysage de sa silhouette farfelue


A midi, nous dejeunons d'une petite boite de paté pas bon sur du pain sec. Le soleil tape dur, mais il faut continuer. En repartant, nous croisons notre premier vehicule du jour et Matt creve...
Une deuxieme crevaison pour Matt, puis une troisieme, et meme une quatrieme! Enfin les trois derniers coups c'est le meme trou qui fait des siennes et refuse de nous laisser tranquilles. La chambre a air souffre d'une mauvaise usure.


Il se fait tard et nous n'atteindrons pas le village espéré. Heureusement, la chambre a air de Matt nous lache un peu et nous progressons encore un peu avant de décider de s'arrêter. Nous sommes devant une estancia, une grande ferme d'elevage ou l'on demande l'autorisation de camper, et de l'eau svp!


Il y a de la place et les employés sont sympas. On nous laisse camper sans probleme et on se permet meme de se faire faire a manger au comedor des travailleurs. Surprise! Comme on est de passage, la gentille cuisiniere s'est dit qu'on n'avait jamais gouté le guazu, le chevreuil local. Alors on a droit a un cuisseau entier pour nous deux, qu'on ne finira pas mais de peu!


Le travail des bucherons qui deforestent la region pour le betail fait que Bambi perd souvent sa maman, et donc se fait adopter a la ferme. Désolés d'avoir mangé Maman, hein!


Notre spot camping grand luxe a l'abri du vent qui ne s'arrête jamais


L'entrée de l'estancia, qui appartient a un riche Brésilien, le Roi du Soja, qui possède plusieurs estancias et totalise plus de 50 000 têtes de bétail. Il y a plus de gens qui vivent et travaillent sur ses terres que dans les villages alentours.


En route de nouveau (plat, droit, vent, soleil, etc.) pour atteindre en fin de matinée le premier village.


On nous avait dit que c'etait petit, et effectivement ca l'est. On compte une dizaine de maisons, un poste de police avec des policiers sans uniforme mais en tongs, et une boutique a laquelle nous arrivons juste avant l'heure de la fermeture siesta. Ouf! De la farine, du coca, du papier toilette, des pates, des crackers et du savon, c'est la deche mais c'est le paradis par rapport a ce qu'on a pu avoir ces derniers jours! On repart quand meme avec un gros sac de pain sec, apres avoir soufflé la poussiere qui cachait le prix.


Le controle d'immigration, c'est a encore plus d'une centaine de bornes. Il faut continuer sur une route en apparence plus importante (sur la carte), mais en réalité dans un sale état!


Bon, pas besoin de vous faire un dessin : une route plate et droite, 100km avant le premier village, c'est plutot un désert, le Chaco! Bon, a défaut de campings officiels, on se charge en flotte et on campe a l'arrache, c'est gratuit et c'est l'aventure! A 15m de la route, contre les barrières des estancias, on peut remplir nos chaussures de sable et se faire bouffer par toutes sortes d'insectes qui ne nous laissent aucun répit.



Une meilleure vue sur la route du moment. Plus de goudron ou de sable, on ne sait pas trop. Mais il faut slalomer et eviter aussi les véhicules qui arrivent en face en slalomant.


Petite discussion avec un local sympathique, pas tres facile mais a part les vehicules on ne rencontre personne!



Pause dans une station-service. Avec cette chaleur, on achete l'eau potable par bidons de 20L, et on n'en laisse pas perdre une goutte!


Et un pétage de valve en voulant regonfler un peu la roue. Derrière, un gars qui bosse au soleil recharge son thermos de glace pour faire du terere, du maté glacé, LA boisson du Paraguay. La reparation est suivi d'un deuxieme pétage de valve. Les chambres a air toute neuves ramenées par Papa au Perou se font rares!


Nouveau camping a l'arrache au bord de la route. Une vache morte nous prête quelques os pour délimiter notre feu (les broussailles autour sont tres tres seches), et soutenir notre casserole.



Le spot est sympa, mais coute une crevaison a Matt et deux a Bat en 20m de broussailles. Super. Ca fait 4 crevaisons pour Bat aujourd'hui, histoire de pas laisser le record a Matt.


Le lendemain, milieu de journée (apres une nouvelle crevaison de Bat au depart). Nous prenons un raccourci en terre pour Filadelfia, la capitale de la province de Boqueron ou nous nous trouvons.


Changement de transport (ou presque) pour une journée. Nous découvrons une ville de 15 000 habitants, principalement des Mennonites, comme au Belize, mais sans les chapeaux de paille, les salopettes et les charrettes, et les pick-up en plus. On est logés chez Erika, une habitante qui loue une chambre et nous prete deux velos, pour changer.


A Filadelfia, il n'y a pas grand monde dans les rues, mais qu'importe! On les a prévues de 30m de large, juste au cas ou...


Petite visite au musée qui montre un bon échantillon de la faune locale. Ici un puma qui ne mord plus...


...un nandou qui ne court plus dans les prairies...


...et un taureau qui n'a plus la migraine.


Le palo borracho, sympathique mais ca pique!


Vers l'autre partie du musée qui montre la colonisation par les Mennonites, et surtout la guerre du Chaco...


Gros atelier sniffage de colle pour repartir dans de bonnes conditions.


Et c'est reparti, un peu plus habillés qu'en arrivant car on est passés de 42 degres a 10 degres dans la nuit. Ouille!


On ne va pas loin. A lieu en ce moment le rodeo  de Trebol. Gné?
Bon, Trebol (trefle), c'est une des 3 marques industrielles des Mennonites, qui sont spécialisés dans le boeuf et les produits laitiers, ce qui est somme toute assez normal pour des éleveurs. Enfin bref, la marque organise chaque année une grande foire ou l'on fait concourrir les boeufs, les poules, les chevaux, etc. et ou l'on fait des courses de chevaux et du rodeo comme dans Lucky Luke, yeehaw!
Les organisateurs sont tous blonds et parlent Allemand (ben oui, c'est des Mennonites, vous suivez?), et les spectateurs sont en grande partie des indigenes qui parlent Espagnol, Guarani et d'autres langues moins représentées et dont on n'arrive pas a retenir le nom.


Autour de la grande arene centrale, on s'agglutine avec sa chaise, son thermos de terere, et on admire le passage des taureaux ou les demonstrations de labours. Le présentateur parle Espagnol, pour que tout le monde suive. Derriere, les haut-parleurs crachent des publicités en Allemand.






Venez découvir notre grande sélection de charrettes traditionnelles! (en Allemand dans le texte, traduction approximative)


Pour se sustenter, on choisit son menu


ou son camp!


Pas loin d'une tonne, la bestiole! Gentil!






Parrilla géante, mais un peu cher pour nous, on se rabat sur les pates au rechaud. Car on ne vous a pas dit, mais contrairement a ce qu'on pensait, le Paraguay c'est pas donné!


On s'en tire bien en campant sur le parking des visiteurs, pres des gars de la secu. Le soir, on va voir les jeunes blonds se faire botter le cul par les veaux et les chevaux sous les rires des Indiens, mais il fait sombre et les photos sont ratées.


Et c'est reparti sur la ligne droite, plate, etc. vous connaissez la chanson.


Tendance paraguayenne : les doggy bags au bord de la route.


Bon alors, une longue ligne droite qui traverse les trois quarts du pays, au milieu de rien et sans village ou presque, bon ca doit etre ca.


Gare au choix du spot de camping, une fois ca va, mais pas deux!


Plutôt que les épines, on choisit pour camper un cimetiere d'escargots geants. Surement une consequence des feux qui consument le bord de route sur de longues distances.
Pas d'épines pour les vélos, pas d'attaques d'escargots, mais au matin, surprise : des rongeurs du style gerbilles ont bouffé le bol de Bat. Merci la nature.


Route droite, plate, blablabla


Ouais ben pédale un peu tiens!


Disparition de la foret, apparition de palmiers




Il commence a y avoir de la vie humaine visible depuis la route, c'est dire le changement!


Enfin ca reste droit et plat! Et le vent nous ralentit toujours...


Du coton échappé des champs


Entre deux grosses estancias de millionaires, les Indiens vivent comme ils peuvent...


L'histoire se repete : le soleil va se coucher, la route est bordée de clotures, ou qu'on va dormir? On frappe a la porte d'un millionaire de l'elevage (traduction : on s'adresse a ses employés, car lui il vit a Asuncion, la capitale) pour savoir si on peut planter la tente sur son terrain.


Terrain qui a phagocyté la station-service voisine, desaffectée. Le gardien, clope au bec et fusil a pompe sur l'épaule, nous ouvre le portail. On peut camper en paix, au bord de la route, au-dessus des anciennes cuves de diesel, avec vue sur le feu de brousse qui s'approche...


Au matin, l'incendie n'a pas tout brûlé, nous compris.


La chaleur et le ciel limpide de l'hiver tropical, les plantes grasses ou seches donnent peine a croire que l'été, il pleut. La facon dont certaines plantes envahissent tout trahit la saison humide, qui d'ailleurs s'approche. C'est le vent qui le dit.


Une entrée d'estancia tout ce qu'il y a de plus modeste et habituel dans la région.


Une boutique avec du pain pas sec!


Termitieres geantes a gogo


Toucan apprivoisé (traduction : plumes arrachées) dans un petit resto au bord de la route ou l'on se recharge en eau et ou la proprio nous passe du Aznavour sur sa radio!


Il fait chaud le midi, et l'ombre est rare. Heureusement, les Paraguayens sont vraiment sympas et personne ne nous embête quand on squatte un peu.


Peau de caiman jetée au bord de la route. Mystere.


Le Chaco nous habitue a des couchers de soleil splendides tous les soirs.


Les doggy bags se suivent et se ressemblent en odeur, meme si la race change.


On approche de la fin du département de Boqueron, pres du Rio Paraguay, de l'autre coté duquel nous attend Asuncion, la capitale a la mauvaise reputation. Apres des jours de quasi desert, nous debarquons en zone urbanisée. Plus question de camper au bord de la route, et notre bonne étoile nous envoie Cristina, chez qui on fait nos courses pour le soir, et nous propose sa pelouse pour camper, non loin de son resto-boutique.


Merci pour l'hospitalité, et c'est parti pour Asuncion!


Quelques km dans un trafic un peu ennuyeux et nous voila traversant le Rio Paraguay. Asuncion, nous voila!





3 commentaires:

ponpon said...

Malgré les apparences... ce n'est pas encore la dernière ligne droite!. Savoir que Jésus vous accompagne de temps en temps même s'il ne pédale pas doit être d'un grand réconfort!
Bravo pour votre blog, plein d'infos, on suit votre périple, ..et on passe un temps fou sur internet pour localiser votre route sur la carte, sans compter le temps pris pour retracer le périple des Ménnonites de Zurich au Paraguay en passant par Bélize, il y en aurait 2500 en France, alors la question se pose: pourquoi aller chercher ailleurs ce qu'on a chez nous ?, on a même des chambres à air..
Courage et bon vent

Anonymous said...

Oh les belles cocottes, elles se sont mises sur leur 31! On ne peut pas en dire autant vu vos gants. Un peu d'usure peut-être.

Mais un nouveau caleçon de cycliste bleu et tout beau quand même.

Et toujours le concours concernant le tube blanc. je propose la carte de l'Amérique du sud?

M et M

Fernando Palombo said...

Y llegaron a Uruguay.Un abrazo muy grande y desearles mucha suerte a estos dos grandes amigos franceses,Baptiste y Matthieu.De Fernando Palombo(bicicleta Atala).-
fpalombo1953@gmail.com