113. Salar de Surire

Nous voici donc a plus de 4600m, sur la séparation entre la Bolivie et le Chili, tout près des volcans Parinacota et Pomerape. Le Sajama disparait pour de bon derrière nous, emportant avec lui des souvenirs de longues marches dans le sable...
 
En plus nous sommes les bienvenus

Info utile : le vent vient toujours du Chili. Et il n'est pas du genre chaud, surtout quand on descend!
On ne se réchauffera pas trop pendant 1h30 de passage de frontière, déballant toutes nos affaires dans une pièce pas chauffée. Heureusement, les officiers chiliens en doudoune de moniteur de ski sont plutôt sympas, et la fille de l'immigration nous accueille même en Francais.

 Contrairement a la Bolivie, le Chili n'est pas avare de panneaux. Ils en mettent même qui ne sont pas vraiment, vraiment indispensables. A vous d'en juger.

Le Parinacota qui se la joue un peu sur le Lago Chungara
Nous ne restons pas longtemps sur le goudron. Plutôt que de descendre trop loin, nous préférons remonter tout de suite en direction d'un petit col qui nous fait un raccourci vers le volcan Guallatire et des sources thermales où l'on compte passer la nuit. Trop vite oublié, le sable nous retombe sous les pneus plus que jamais. On pousse pendant une heure jusqu'au col.

Le sable a au moins l'avantage de trahir la présence d'autres cyclistes ou d'animaux sauvages. Ici, un nandou (cousin de l'autruche) s'est reposé un temps. Va-t-on en croiser bientôt? Suspense. En attendant, mangeons du sable.

Les thermes de Churigualla a environ 4400m.En descendant du col, la jante arrière de Matt a craqué. Elle tient encore, on continue demain?

Le mini volcan généré par la source chaude, au beau milieu d'une rivière a moitié gelée.

L'eau est trop chaude! On trouve quelques kg de glace pour tempérer un peu tout ca. Comme pour le pastis.

Grâce a l'eau brûlante, on se fait une petite lessive écolo sans savon dans la rivière. Les vêtements en avaient bien besoin! Par contre, au matin, ce n'est pas sec, c'est gelé!


De l'opportunité de dormir sous un toit, à côté d'une baignoire géante et brûlante, en haute montagne :
Bon, au moment de se coucher, c'est plutôt sympa, il fait bon.
Mais au bout de quelques heures, la condensation faisant son office, il pleut à l'intérieur!
Au matin, le toit est gelé, et les sacs de couchage trempés


Eau froide, eau bouillante, glace et brume a la lumière du soleil levant

L'air froid et sec, le soleil de plomb dans le ciel limpide ont séché nos duvets, on peut reprendre notre activité préférée du moment : frotter du caoutchouc sur du sable et des cailloux.

Heureusement que ce n'était pas très profond car c'était en revanche très froid!
La jante tient bon.

Moins de sable = plus de tôle ondulée = pas forcément mieux

Oubliez ce que je viens de dire pour les panneaux.
Pif plouf. A gauche.

On s'approche du volcan Guallatire fumant, sous le regard effrayé des vigognes.

Pour ne pas effrayer les vigognes, il faut conduire un 40 tonnes. Une des logiques du Parc National Lauca...

Premier repas chilien. Ca ressemble a du repas bolivien, un peu mieux et surtout plus cher.
Aux infos du jour, les étudiants qui occupent les lycées pour demander la baisse des frais de scolarité, et une saisie de 104 kg de cocaïne passée par la frontière d'où on vient, dans un chargement de bois. Et dire qu'ils nous ont contrôlés de fond en comble pour être sûrs qu'on ne ramène pas des fruits frais!

Arrivée a Guallatire, bled homonyme du volcan actif qui le surplombe. Matt espérait trouver du monde,  et surtout un véhicule pour l'emmener a Arica, sur la côte, histoire de trouver une nouvelle jante.

En fait, on fait difficilement plus désert que Guallatire.

Les rues sont vides

On trouvera en tout et pour tout 3 cochons, deux moutons maigrichons et un chat. Il y a quand meme un poste de carabineros, la police chilienne, mais ils sont plus concernés par le trafic de voitures volées qui passe par la région. Celui que l'on rencontre est sympa quand même, et il nous montre le poste de guardaparques et le refuge qui va avec, malheureusement vides (et fermés!)

Volcans actifs et alpagas permettent de vérifier la direction du vent pour bien se protéger en cas de camping sauvage.

Le chat du coin est un peu bizarre

On emprunterait bien un bébé alpaga pour se tenir chaud la nuit. il se trouve qu'en ce moment notre équipement pour le froid est très juste pour les nuits glaciales.

L'église coloniale est tout aussi déserte que le reste du bled. Pas moyen de squatter.

On tente une autre église, ouverte, où les bancs ont été déplacés pour faire de la place et où l'on trouve des traces de vélos, un bon signe non?
Ben non, un carabinero nous tombe dessus, il faut pas rester là, si on fout le bazar c'est lui qui prend. Bon.

Heureusement, un guardaparque sympathique arrive et, comme on n'a pas de Pesos chiliens, plutôt que de nous ouvrir le refuge payant, nous autorise a camper dans un débarras. Fait pas chaud quand même!

Les toilettes ne servent plus depuis longtemps, il faudra se débrouiller autrement.

Les espoirs de trafic intense entre Guallatire et Arica s'étant effondrés, on table sur notre bonne étoile et on continue avec la jante craquée. Toujours sur du sable, avec une nouveauté : des nuages!

Un panneau sympathique mais toujours pas de Nandou en vue.


Approche du Salar de Surire, Monument Naturel National. Chouette!


Les vélos ont bouffé du sable, et nous aussi! Entre deux photos, on esquive les camions-bennes qui ravagent la route. Nous voici dans leur nid, en plein sur le Salar. On savait qu'il y avait une mine, mais sur un monument national, quand même!

Rencontre avec les viscaches du refuge du salar, apprivoisées par les touristes


Toujours sans argent chilien, on est quand même autorisés a utiliser le vieux refuge, sans eau, sans électricité, sans chauffage, mais un vrai palace à côté de nos tentes!

En plus on a le droit d'utiliser la cuisine, qui se trouve être aussi le bureau du garde. Celui-ci est du genre sympa mais nous gratifie d'une phrase ou deux par heure. La vie solitaire a 4300m ne l'a pas rendu très bavard. Bon, on finit la soirée aux échecs pour ne pas trop déranger.

Le soleil se lève sur le salar le lendemain matin, révélant une légère neige qui ne tiendra pas.

La viscache attend son petit déjeuner.

12 km de sable, avec un vent glacial dans le dos, et crac! La jante dit ca suffit!

Va falloir trouver un autre plan!

Retour à pied au refuge.


Yareta : une petite plante bien tenace, qui pousse lentement mais sûrement : 1 ou 2 mm par an estimés, certains disent plus. En tout cas de nombreux individus peuvent souffler plus de 3000 bougies!

 Sans un mot de trop, notre ami gardien de parc nous offre l'abri du garage du refuge pour les vélos. Il est temps d'aller à Arica.

En route pour la mine du salar, a 8 km, notre seule chance de se faire prendre en stop.

Quelques animaux protégés n'ont pas eu de chance dans le coin

C'est beau...

...mais dangereux?

Une bonne heure de marche sur le sel (qui n'est pas du chlorure de sodium, surtout du bore)

Et nous voila a la mine (de bore). Le chef de site nous accueille très gentiment et nous propose de monter dans le premier camion venu, une offre en or vu qu'ils représentent le seul trafic dans la région!
On rame un peu pour trouver un camion qui a de la place et qui part tout de suite, mais on finit par trouver.
C'est parti pour Arica!

4 commentaires:

ponpon said...

yareta, viscaches, bores...vite lu le blog mais plus de temps passé sur internet pour tout comprendre. Ce soir je peux dormir tranquille, le bore et ses cinq atomes, le borax la lessive et le bore canabique..incollable ou presque, mais pas trouvé la taille du viscaches famille des chinchillidae genre lagostomus; pas plus certain que la'empreinte du nandou soit celle d'un rhea americana ou rhea pennata, avec ce genre de pterocnemia faut dire que c'est pas aisé.
Enfin des infos importantes pour Mat: en langue bambara du Mali on dit "zante "pour jante et "velg" en néerlandais.....et oui nous aussi on voyage!!
Portez vous bien

Anonymous said...

Well done. It looks freezing, but fabulous. I am looking forward to follow in your tire tracks and hope I can cope with the cold.

Bon voyage

/Hanna

Anonymous said...

Excellent vos aventures sur le salar et dire que vous avez campe a l'interieur des termes, l'hallu! Sinon moi aussi j'ai craque une roue en quittant san pedro, pas de chance dans cette region ou il n'y a que du 26, finalement j'ai du retourne a calama et attendre une roue venant d'antofagasta, pas mal de temps de perdu, j'espere passer le col de jama dans quelques jours si il ne reneige pas... saludos
romain

Anonymous said...

Excellent vos aventures sur le salar et dire que vous avez campe a l'interieur des termes, l'hallu! Sinon moi aussi j'ai craque une roue en quittant san pedro, pas de chance dans cette region ou il n'y a que du 26, finalement j'ai du retourne a calama et attendre une roue venant d'antofagasta, pas mal de temps de perdu, j'espere passer le col de jama dans quelques jours si il ne reneige pas... saludos
romain