63. Antigua



.
Sortis du cratere du lac Atitlan avec force pedalage, nous croisons de nombreuses parois rocheuses percees de galeries, qui ne rassurent pas avec tous les glissements de terrain que l'on croise (souvent meurtriers). Lorsque la route ne s'en va pas avec une nouvelle riviere apparue sous le goudron, c'est une riviere existante qui emporte un pont. Heureusement, il y a toujours moyen de passer a gue car le niveau est relativement bas et une piste est improvisee pour permettre aux voitures de traverser. Les nombreuses rivieres sont toujours tristement chargees de detritus, soit directement jetes dedans, soit amenes par les pluies des ouragans.
Nous arrivons bien fatigues a Patzun, petite ville d'altitude ou seules la mairie et l'eglise detonnent du beton brut environnant. Pas tres joyeux, Patzun. Mais voir les deux gringos fait bien rigoler tout le monde, surtout avec nos velos charges sur les paves defonces...
Le lendemain, nous rejoignons la route panamericaine surchargee et traversons Chimaltenango, chef-lieu de la region ou je me garderais bien de m'arreter si je ne crevais pas un pneu en y entrant. Vite repare, vite quitte la ville, et vite quitte la panamericaine egalement. Nous voila sur la longue descente vers Antigua Guatemala. Ca descend tellement bien, que nous ratons la sortie, faute de panneau, et devons traverser Ciudad Vieja, la ville voisine, pour revenir en arriere, au milieu d'un trafic soutenu.
Arrives dans l'ancienne capitale du pays, quittee apres avoir ete detruite par les tremblements de terre pour fonder l'actuelle Ciudad de Guatemala a une trentaine de kilometres au Nord-Est, nous nous offrons un repas dans un vrai restaurant. Je suis un peu decu par cette ville. Je la compare un peu avec San Cristobal de Las Casas, au Chiapas, pour son patrimoine colonial, mais elle est beaucoup moins indigene, et il ya beaucoup trop de voitures. La ville entiere est irrespirable, a part une rue pietonne dans le centre, qui n'offre que des magasins, bars et restaurants a prix tres gringo, et alors que le Guatemala nous a montre une grande pauvrete, il n'est pas surprenant de croiser ici une Porsche, quelques BMW, Mercedes et de nombreux 4x4 japonais ou americains flambant neufs.
Nous entreprenons une quete de magasins de velos pour faire quelques reparations. Ca prend du temps, ca coute une bonne intoxication sur la rue la plus chargee de la ville, mais le boulot est bien fait, et pour pas cher. Je fais changer le roulement de mon pedalier, qui craque et se relache depuis le Chiapas. Le nettoyage des plateaux couverts de bonne boue guatemalteque est gratuit. Si mon velo pouvait parler, il dirait merci (ou "ah ben c'est pas trop tot!").
Plus nous visitons la ville, plus le temps se gate. Lorsque le deluge s'abat sur nous, ca a au moins l'avantage de rincer un peu la pollution ambiante et de rendre Antigua un peu plus respirable. Ca illustre en revanche les contraintes que subissent les nombreux monuments deja en ruines, sur  lesquels de nombreuses plantes poussent comme du chiendent.
Antigua, jolie, interessante, mais peut-etre pas a la hauteur de sa reputation. Qu'importe, ca valait le coup quand meme!
Nous avions pour programme le lac Amatitlan et le volcan Pacaya, interessant car en activite permanente. Malheureusement, la route que nous avions prevu d'emprunter est coupee, et nous devons soit passer par les banlieues Sud de la capitale, dont nous voyons quotidiennement les noms dans les journaux a la rubrique "gens cribles de balles, decapites, coupes en morceaux, etc.", donc bof, soit faire un long detour  par le Sud, en descendant tres bas pour remonter ensuite a l'altitude de depart, en n'ayant finalement progresse que de quelques kilometres a vol d'oiseau. Le temps etant tres peu encourageant, le depart se faisant sous la pluie, nous choisissons de poursuivre la descente jusqu'a Escuintla et s'enfoncer dans l'etuve du Suroriente...
 

0 commentaires: