29. El Desierto Central

Apres San Quintin, le ton est donne : la route est etroite, peu frequentee (il y a quand meme un bon nombre de camions), montagneuse, et tres, tres seche.
J'arrive a El Rosario en debut d'apres-midi, peu sur de la suite, quand je tombe sur Sanders, un Hollandais a velo qui m'a contacte il y a quelques jours sur couchsurfing, ayant repere mes messages a San Diego. Il m'informe qu'il est talonne par un Canadien et une Canadienne a velo egalement, qui ont prevu de passer la nuit ici avant d'attaquer le vrai desert. D'apres leur description, je reconnais Alexander et Meredith, que j'ai rencontres brievement a Santa Barbara il y a une bonne quinzaine de jours. J'attends donc avec ce nouveau compagnon et fais la surprise aux deux arrivants.
Nous sommes invites par Raul, un ranchero local, a camper dans son ranch. Tres sympa, a part son pitbull qui leve la patte sur ma tente, action que je ne peux observer qu'avec impuissance car je n'ai pas envie de tenter grand chose contre cette petite machine de guerre!
Nous partons par groupes separes le lendemain, avec pour plan de nous retrouver a Catavina, la prochaine "ville". Sanders, tres leger, disparait vite a l'horizon et je suis rattrape par les Canadiens apres une tentative infructueuse pour aller voir les ruines d'une ancienne mission catholique au bout d'une route sableuse et trop longue. Nous campons quelques kilometres avant Catavina, au milieu des cactus et des "cirios", ces plantes grasses geantes introuvables ailleurs, et de gros blocs de granite creuses par le temps et recelants quelques peintures rupestres...
Le lendemain matin, nous pensons nous faire prendre sous la pluie annoncee par la meteo : nous sommes pris dans des rafales de vents terrifiantes (en combinaison avec les camions), et de bien sombres nuages nous suivent de pres en gagnant peu a peu du terrain.
Nous arrivons au lac (sec) Chapala en debut d'apres-midi, et nous arretons au petit restaurant local pour nous proteger de la pluie que nous nous attendons a voir s'abattre sur nous dans les minutes qui suivent. Nous y rencontrons Romain, un inattendu cycliste francais qui est arrive ici par la cote Est, sur la Mer de Cortes (= Golfe de Californie).
La pluie n'arrivera pas, et nous repartons le ventre plein pour camper un peu plus loin, a nouveau au milieu de nulle part.
C'est le lendemain matin que les nuages craquent. Nous partons frigorifies sous la pluie, qui heureusement nous libere peu de temps apres et nous gratifie d'un magnifique double arc-en-ciel. Drole de sensation dans le desert! La fin de la pluie s'accompagne d'un puissant vent de dos, qui nous pousse jusqu'a Guerrero Negro, une ville peu interessante si ce n'est qu'elle borde les plus grandes salines du monde, et, regulierement, une grande population de baleines (qui ne sont pas encore la malheureusement). Nous retrouvons Sanders et celebrons (ce que nous croyons etre) la fin du desert avec tacos et biere mexicaine (Tecate!).
En fait, le desert est loin d'etre fini, et aller jusqu'a San Ignacio, veritable petite oasis, sera une epreuve difficile. Long, plat, ennuyeux, avec le vent de face...
San Ignacio, bien que frappee il ya quelques semaines par un ouragan, s'avere une etape tres agreable pour quelques jours de repos sous les dattiers, au bord de l'eau.


1 commentaires:

ponpon said...

Un cactus à 10 branches pour 2010 heureux présages? le ciel bleu et la poussière nous change du plafond bas et de la neige, on en redemande.
Porte toi bien.